dimanche 3 mai 2009

Une excellente semaine

Les choses débloquent : j’ai complètement terminé le chapitre VI. Je vois enfin la lumière au bout du tunnel. C’est plus qu’une lumière, c’est presque une illumination. Sans pouvoir expliquer comment ni pourquoi, j’ai trouvé en moi-même une nouvelle énergie, une nouvelle façon de dessiner, ultra-rapide et efficace, où le doute et les tâtonnements n’ont plus leur place. Le changement est radical et pourtant, il n’y a pas de rupture apparente dans le produit fini. Le style est exactement le même qu’au début de l’album, mais en mieux.

J’ai entamé le découpage et les esquisses du chapitre VII, le plus long. De ce côté-là aussi, les choses marchent rondement. À ce rythme, j’aurai fini l’album au complet sans problème au cours de l’été. J’en ai parlé à mon éditeur et nous envisageons sérieusement une sortie pour l’automne, à temps pour le Salon du Livre. Il m’a fait parvenir un premier chèque d’avances sur royautés.

Du côté anglais, c’est presque réglé. L’éditeur est enthousiaste et m’a fait une proposition très intéressante, avec un montant substantiel dès la signature du contrat. Il est question d’un tirage initial de 125 000, peut-être plus.

Ces sommes me permettront d’embaucher une équipe pour terminer les rénovations de ma maison, qui traînent en longueur depuis trop longtemps déjà. J’aurai ainsi plus de temps pour dessiner. Je pourrai aussi payer un assistant pour numériser les planches et appliquer les tons de gris selon mes indications. Si quelqu’un est intéressé, il n’a qu’à me contacter à l’adresse : realgodbout@hotmail.com.

Autre bonne nouvelle, qui m’a pris complètement par surprise : j’ai reçu une proposition très sérieuse pour une édition en allemand. Incroyable l’effet que peut avoir un simple blog. C’est comme lancer une bouteille à la mer et voir peu après apparaître à l’horizon un transatlantique.

Je suis très curieux de voir ce que ça pourra donner dans la langue de Kafka. Je ne lis pas l’allemand, et le parle encore moins. Mon scénario est tiré du roman tel que je le connais dans la traduction d’Alexandre Vialatte. Or, si le roman original, qui appartient au domaine public, est libre de droits, ce n’est pas le cas pour la traduction. C’est ce qui explique, entre autres raisons, pourquoi j’ai choisi dans mon adaptation de m’écarter du texte, tout en respectant l’essentiel du récit. Je pourrais utiliser les mots de Kafka, mais pas ceux du traducteur.

L’éditeur allemand m’invite à le rencontrer lors de la prochaine Foire Internationale du Livre de Francfort. J’en profiterai pour aller faire un tour du côté de Prague me recueillir sur la tombe de Kafka.

On ne dira jamais assez à quel point le succès et l’indépendance financière favorisent la liberté créatrice. Je n’ai rien à faire du mythe de l’artiste maudit, créant des chefs-d’œuvre dans l’anonymat et le dénuement. Il y a eu, bien sûr, quelques Van Gogh, mais ce sont des exceptions rarissimes.

J’ai commencé à songer à mon prochain album. C’est un projet ambitieux, une histoire totalement inédite qui me passionne déjà. Les idées fusent, c’est à peine si j’ai le temps de les noter. Hier, je me suis installé à l’ordinateur pour jeter les bases du scénario. Sans même m’en apercevoir, j’ai écrit sans arrêt pendant huit heures.

C’est à ce moment-là que je me suis réveillé.



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